JAIME HUGUET et son atelier (Valls vers 1415-Barcelone... - Lot 2 - Artenchères

Lot 2
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JAIME HUGUET et son atelier (Valls vers 1415-Barcelone... - Lot 2 - Artenchères
JAIME HUGUET et son atelier (Valls vers 1415-Barcelone 1492) RENCONTRE D’ANNE ET JOACHIM A LA PORTE DOREE Panneau de peuplier, deux planches, cadre inclus Hauteur : 67 cm Largeur : 51.3 cm Panneau de retable Peinture mixte et fond d'or sur panneau de bois, cadre gothique en bois doré et sculpté Surface picturale : H.49,4 cm ; L.42cm ETAT Panneau constitué de deux planches au fil horizontal, dont l'assemblage, légèrement visible en surface, a joué, entrainant des fentes renforcées au revers par des morceaux de toile blanche Présence d'une étiquette avec n°16 écrit à l'encre Surface picturale : usures dans les visages, et restaurations a trattegio, visibles le long de la fente médiane, dans le manteau noir de Joachim, le manteau vert de la suivante et dans la porte dorée. Le cadre est d'origine mais restauré et repeint à la peinture argentée. Anne et Joachim, parents de la Vierge, étaient un couple stérile depuis de longues années. Lorsque Joachim se rendit au temple pour faire une offrande, afin de devenir père, il en fut chassé par le grand prêtre lui reprochant sa stérilité. Honteux il ne retourna pas auprès de son épouse et se réfugia dans le désert chez les bergers. C'est là qu'il reçut la visite de l'ange lui annonçant sa paternité prochaine. L'ange portant également la bonne nouvelle à sainte Anne, les deux époux célébrèrent l'évènement dans la joie, en se retrouvant à la Porte Dorée de Jérusalem. L'artiste suit le récit des Evangiles apocryphes des premiers siècles, repris par la Légende Dorée de Jacques de Voragine au 13e siècle. La rencontre se déroule selon l'iconographie traditionnelle utilisée en Espagne du XVe siècle. Anne et Joachim, accompagnés d'un berger et d'une servante, s'étreignent au premier plan, devant les murs de la ville sainte, dominée par deux imposantes tours près desquelles s'ouvre la Porte dorée. On replacera cette représentation en Catalogne, dans l'atelier de Jaime Huguet (Jaume en catalan) dans la seconde moitié du XVe siècle. A Barcelone, où il s'installe en 1448, Huguet suit la génération des grands peintres qui travaillèrent principalement dans cette ville au début du XVe siècle : Bernardo Martorell (connu de 1427 à 1452) et Luis Dalmau à qui l'on doit la Vierge des conseillers pour la chapelle de l'hôtel de ville de Barcelone en 1445, cette dernière si fortement imprégnée des influences flamandes. Jaime Huguet jouit d'une forte renommée au sein d'un atelier qui forma de nombreux aides lui permettant de satisfaire la demande de retables émanant d'une importante clientèle civile autant que religieuse (cf. J. Gudiol, S. Alcolea y Blanch « Pintura gotica catalana » Barcelone 1986, p. 160-175) C'est ainsi qu'il réalisa notre panneau, encore inédit, sans doute avec l'aide d'un apprenti dont on soupçonne l'intervention dans la composition à la perspective et aux proportions chahutées. Cependant, la douceur des expressions, l'échange des regards traduisant le profond attachement des deux époux et la tendre effusion sans frénésie qu'ils manifestent l'un vers l'autre, restent la marque novatrice de maître Huguet. L'exécution de ce panneau, dont le fond d'or gravé est un archaïsme voulu sans doute par le commanditaire, a pu intervenir vers les années 1465-1470. L'architecture du cadre du tableau, dont le dessin de l'arcade polylobée garnie de fleurons est surmonté d'une galerie d'arcades aveugles, est exactement le même que celui du couronnement de l'ancien retable dédié à sainte Anne, saint Barthélémy et sainte Madeleine, pour l'église de Saint Martin de Pertegas à San Celoni, retable dont la menuiserie fut réalisée en 1465, bien que l'?uvre n'ait été achevée qu'en 1480 (Barcelone, Museo Nacional d'Art de Catalunya, inv. 24365 ; cf. P. Becera y Ramon in « Jaume Huguet 500 anys », exposition Barcelone 1993, n°8, p. 182-184, repr) . Cette période de réalisation est corroborée par la mode vestimentaire bourguignonne de l'époque, arborée par les personnages, en particulier le lourd manteau bordé de fourrure et le chaperon de Joachim ainsi que la coiffure de la servante formée d'un bonnet surmonté d'une couronne « tortille » détail que l'on retrouve dans l'un des panneaux du retable dédié à saint Sébastien pour la confrérie de la bride peint par Huguet en 1462-1465 dans la cathédrale de Barcelone (cf. Gudiol, Alcolea, op.cit. fig.832) Il est possible qu'un autre panneau, exécuté par Huguet et son atelier vers 1465- 1470, que l'on pourrait interpréter comme la Naissance de la Vierge, soit le compagnon de cette Rencontre à la Porte dorée et ait pu appartenir au même retable dédié à la Vierge Marie, car son cadre gothique et les mesures sont exactement les mêmes. Le style de ce second panneau, bien que plus faible que celui de la « Rencontre » et dont on note l'absence de saint Zaccharie inscrivant le nom de son fils Jean Baptiste, ce qui dénie ce sujet, fait apparaître une Vierge Marie aux mêmes traits que sainte Anne, preuve d'un travail d'atelier utilisant des cartons. Nous ignorons
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